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Restauration d’un équilibre

Subitement, avec la fin du XXe siècle, l’interdisciplinarité est devenue la voie par laquelle s’est exprimée la critique des effets négatifs de la surspécialisation disciplinaire. Un peu comme le yin étouffé d’une pensée devenue trop yang[1], elle  inverse l’entonnoir des expertises toujours plus restreintes en redirigeant vers les compétences transversales. Avec l’interdisciplinarité, l’équilibre réapparaît: elle ramène la pensée savante vers un niveau plus global lorsque, par manque de distance, des solutions lui échappent, faute de ponts entre savoirs séparés par l’histoire universitaire, mais autrement solidaires dans la poursuite de l’intérêt humain.

Questions récurrentes, réponses partagées

L’interdisciplinarité consacre une liberté de recherche assez inouïe, mais avec elle vient l’inconfort de la nouveauté pionnière et l’absence de voies toutes tracées que sont les traditions. J’observe que les questions posées par les chercheur(e)s sont souvent récurrentes, quelle que soit la partie du monde d’où elles proviennent. À force d’y répondre avec sérieux, j’en suis arrivée à penser que ces échanges pourraient vraisemblablement profiter à d’autres membres de la communauté universitaire…

[1] L’image réinterprète celle de J.-M. Lemoigne, pour qui l’interdisciplinarité est façon de ramener « l’ingenio« , forme de pensée dont l’archétype serait l’intellect de Léonard de Vinci et moitié intellectuelle nécessaire de l’effort savant, qui serait actuellement étouffé par le « disegno » —«Légitimer les connaissances interdisciplinaires dans nos cultures, nos enseignements et nos pratiques», dans KOURISLSKY (dir.), Ingénierie de l’interdisciplinarité.  Un nouvel esprit scientifique (28-36), Paris, L’Harmattan, 2002, p. 31.


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Participation au 90e Congrès de l’Acfas

Organisatrice du colloque 12 – Les droits des femmes et le cercle vertueux des impacts sociaux de leur respect: enjeux interdisciplinaires » Mercredi 10 mai 2023Université de Montréal – Claire McNicoll Local : Z-255 Discutante du colloque 443 – La formation de l’esprit juridique : quelle place pour l’interdisciplinarité ? » Atelier: « Ouverture à l’interdisciplinarité dans la recherche en droit : pourquoi […] Lire la suite

Interdisciplinarité en droit

L’essai comme forme intermédiaire d’interdisciplinarité plus accessible au juriste d’expérience : le problème de pressions institutionnelles de type « sciences sociales »

Une forme d’interdisciplinarité plus accessible au juriste d’expérience J’observe souvent que, plus l’expérience de la pratique du droit est grande, plus l’entrée dans le domaine de la recherche interdisciplinaire se fait difficile. Les réflexes typiques de la formation de premier cycle en droit se font si ancrés, si inconscients, que lorsqu’un tel apprenti-chercheur s’enflamme pour […] Lire la suite

Écrire la thèse interdisciplinaire

Angoisse et inconforts de la liberté interdisciplinaire: maturité épistémologique et autonomie comme remèdes…

L’interdisciplinarité, qu’il est maintenant à la mode d’autoriser dans les programmes d’études supérieures, consacre une ère de liberté de recherche universitaire assez inouïe: il devient possible de poser des questions hybrides par rapport aux cloisons disciplinaires, des questions impossibles à cantonner à l’intérieur d’une seule discipline. Autoriser l’interdisciplinarité, dans un programme d’études, c’est donc à […] Lire la suite